L’immersion et l’enfouissement dans les sédiments

Retrouvez tous les articles consacrés aux alternatives au stockage géologique ici.

Puis on aurait un phénomène de dilution (qu’on pense très lent), dans des environnements sans attrait économique ni biologique particulier. En plus, les courants faibles et les températures basses auraient contribué à ralentir la corrosion. (Dans ce cas là, on s’intéresse aux plaines abyssales, pas aux fosses potentiellement plus agitées, chaudes…).

Ça serait plus acceptable que juste immerger, parce qu’on aurait de la rétention à long terme combinée à de la dilution dans un second temps… et pas uniquement de la dilution.

L’option simple est de déposer les déchets dans les fonds, éventuellement avec des sur-conteneurs pour retarder la corrosion, et laisser les sédiments les recouvrir peu à peu. Un confinement naturel se formant au fur et à mesure que le confinement « man-made » faiblissait.
Une voie plus complexe mais évidemment plus sûre est d’enfoncer directement les déchets dans des sédiments non consolidés, voire dans des sédiments consolidés. Et pour ça, deux procédés : perforer, ou forer.

Dans le premier cas, on met les déchets dans on conteneur en forme d’ogive, le tout très lourd, qu’on laisse couler ou éventuellement que l’on propulse – typiquement, 30 m/s.
Il y a eu des expériences (sans radioactivité) tendant à confirmer que le conteneur s’enfonçait de 30 m et les sédiments refermaient assez vite le passage.

Dans le second cas, on fore les fonds marins, par exemple un trou de 800 m de fond (par rapport au plancher océanique, hein !) et on dépose les déchets dans ces forages, en gardant une bonne épaisseur au-dessus, typiquement 300 m avant le fond de l’eau.
On peut même prétendre à forer au-delà des sédiments, et aller jusqu’au socle rocheux, généralement basaltique. On empile donc un grand nombre de barrières de protection : l’emballage des déchets en eux-mêmes, l’éventuel suremballage du forage, la couche rocheuse (optionnelle), et la couche sédimentaire.
Et puis en dernière barrière on retrouve la dilution dans l’océan, mais de déchets qui auraient déjà pas mal décru et qui se seraient libérés progressivement.

N’oublions toutefois pas que les déchets sont fortement radioactifs et, pour certains, fortement exothermiques (= ils chauffent). Ça, par contre, c’est un impact potentiel sur la fiabilité du stockage.
Je dis ça parce que je me rends compte que tel que j’ai présentée le stockage sédimentaire, c’est assez séduisant, en fait. Pas mal d’atouts. Donc rappeler que tout pourrait ne pas être aussi simple que sur le papier, ça ne me semble pas de trop ^^

Mais en pratique, on a quelque chose de technologiquement assez simple et à priori efficace, qui limite on ne peut mieux le phénomène NIMBY, et qui est assez peu exigeant en termes de localisation, un choix permettant de limiter l’impact sur la biodiversité. Pas d’infrastructures ultra complexes à construire qui engage à réaliser un travail soutenu pendant plusieurs générations, peu de risques professionnels…
J’avoue que cette solution me parle ^^ ».

Bon, tous les problèmes évoqués précédemment, relatifs à l’immersion en général, demeurent. Transport, éthique, droit de la mer… Je rappelle que la France s’est engagée à gérer ses déchets sur son territoire exclusivement. Et, réciproquement, à ne pas stocker sur son territoire des déchets étrangers, hors monégasques, mais je m’égare.
Concernant le droit de la mer, je le redis, tout ce que j’évoque serait impossible en l’état actuel des accords internationaux.

De manière générale, concernant l’immersion des déchets, les considérations éthiques et politiques l’emportent à ce jour sur les considérations techniques. Je ne sais pas si c’est une bonne ou mauvaise chose… Mais ça va nous obliger à continuer notre panorama à la recherche d’autres alternatives =) !

Prochain article, le stockage aux pôles ou dans l’espace !

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2 réflexions sur « L’immersion et l’enfouissement dans les sédiments »

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